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Lundi 24 juin 1850.

LETTRES
DE
LORD  CHESTERFIELD
À  SON  FILS.
Édition revue par M. Amédée Renée.
(1842.)

À toutes les époques il y a eu des traités destinés à former l’honnête Homme, l’Homme comme il faut, le Courtisan quand on ne vivait que pour les Cours, le Cavalier accompli. Dans ces divers traités de savoir-vivre et de politesse, si on les rouvre dans les âges suivants, on découvre à première vue des parties qui sont aussi passées que les modes et les coupes d’habit de nos pères ; le patron évidemment a changé. En y regardant bien toutefois, si le livre a été écrit par un homme sensé et qui ait connu l’homme véritable, on trouvera encore à profiter dans l’étude de ces modèles qui ont été proposés aux générations précédentes. Les Lettres que lord Chesterfield adressait à son fils, et qui contiennent toute une école de savoir-vivre et de science du monde, ont cela de particulièrement intéressant qu’il n’a point pensé du tout à proposer un modèle, mais qu’il n’a voulu que