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CHRONIQUES PARISIENNES




I


Ce 18 février 1813.


AMSCHASPANDS ET DARVANDS, PAR LAMENNAIS. —
PHÈDRE ET MADEMIOISELLE RACHEL. — LES JÉSUITES.


J’ai sous les yeux le livre de Lamennais intitulé : Les Amschaspands et les Darvands : ce sont les bons et les mauvais Génies qui se livrent la guerre en ce bas monde sous le regard d’Ormuzd et d’Ahriman, les deux puissances rivales. C’est une satire de la société actuelle et du gouvernement, entrelardée d’Hymnes mystiques sur le bonheur du passé et de l’avenir. Les hymnes sont dans la bouche et sous la plume des bons Génies et font intermède à la correspondance très-suivie des mauvais. Il y a certes du talent, mais quel usage ! l’injure y déborde ; elle est crasseuse ; rien n’égale, en fait de bile et de fiel, les portraits tracés de nos institutions et des