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CORRESPONDANCE
CCCXVI.
au même[1].
Ce 13 novembre 1865.

Monsieur le maire,

Je reçois avec bien de la reconnaissance l’extrait et les notices que vous avez pris la peine de relever à mon usage.

  1. M. le maire de Moreuil avait répondu avec empressement à la lettre précédente : Monsieur, trop heureux de pouvoir vous être utile, je n’ai voulu laisser à personne autre que moi le soin des recherches à faire. Je m’empresse de vous adresser l’acte de naissance de monsieur votre père, qui est né à Moreuil et dont, si j’use vous le dire, je suis fier du fils pour mon pays. Comme il pourrait vous être agréable de connaître les actes de naissance de vos oncles et tantes, je me permets de vous en adresser les extraits. Si, à ma grande satisfaction, vous désiriez revoir le pays de vos ancêtres, je serais très-honoré et très-heureux de vous recevoir, ce qui me procurerait l’avantage de faire votre connaissance. » — Muni de ces renseignements exacts, Sainte-Beuve put rédiger la note suivante qui se lit à la page 564 du quatrième volume de Port-Royal (édition de 1867) : « On m’a souvent demandé à moi-même si j’étais parent, à quelque degré, du docteur de Sainte-Beuve. Je l’ignore. Ma généalogie est courte et des plus simples. Né à Boulogne-sur-Mer, le 23 décembre 1804, l’année même du mariage et de la mort de mon père, je n’ai pu recevoir de lui les traditions de famille du côté paternel : je naissais orphelin. Mon père, dont le nom était Charles-François de Sainte-Beuve, était né au bourg de Moreuil en Picardie, le 6 novembre 1752, d’un père qui y était contrôleur des actes. Tous ses frères et sœurs, mes oncles et tantes de ce côté, qui étaient nombreux, y naquirent également. Le nom est donc identiquement le même que celui du docteur et de ses parents de Normandie. Je n’en sais pas plus long, n’ayant jamais songé à faire des recherches sur ce point. »

    » Si, pour mon compte, je n’ai pas pris ni revendiqué la particule, quoiqu’elle appartienne à mon nom de famille, c’est