Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1881.djvu/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.






IX




Chère madame,


Je reçois une lettre de vous bien bonne et qui m’irrite presque. Où en suis-je ? Mais vous louez toujours vos lettres. Non, elles ne sont pas ce qu’elles doivent : pas un mot n’y passe l’autre, c’est irréprochable. La raison y triomphe ; aujourd’hui, c’est la charité. Mais la passion, quelque chose qui soit un mot, un cri, une parole échappée ! Rien. Oh ! vous me connaissez bien mal, et vous faites avec votre esprit tout ce qu’il faut pour m’aliéner. Et encore ces lettres sont faites pour vous revenir, pour ne pas me rester : ce serait en effet trop grave. Cela ne peut aller ainsi. Que