Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/114

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lieu des anciens vers sur l’Horloge ; est-ce une indiscrétion à moi de les avoir copiés ? il est vrai que j’ai pour excuse de n’y avoir guère rien compris. À l’endroit des vers, je me retrouve horloger et dirais volontiers comme Rousseau de Genève : « Je n’entends rien à cette mécanique-là. » Ils disent tous qu’ils chantent, et moi, je cause. Quoi qu’il en soit, les voici tels quels :

Comment chanter quand l’Amie est en pleurs,
En pleurs ardents, en cuisantes douleurs,
Quand l’insomnie,
À son chevet, comme pour l’insulter,
Chaque nuit, dresse une imago bannie,
Comment chanter ?

D’un court sommeil quand un odieux rêve
Toujours l’éveille, et debout la soulève :
Pâleur de mort !
Quand, plus étreint que ce vieillard de Troie
Sous deux serpents son noble cœur se tord
Comme une proie ;