Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/128

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mée par sa tante, qu’effrayait cette idée d’une parente compromise. Pour elle, elle ne songeait qu’à obtenir, à force de démarches, la grâce de son mari, ou du moins le maintien des biens en vue de sa fille ; car elle avait, de la première année de son mariage, une fille qu’elle chérissait avec une passion singulière, telle que M. de Pontivy n’en avait jamais excité en elle, et qui donnait à entrevoir la puissance de tendresse de cette âme encore confuse.

Établie chez sa tante, elle se trouva dans le monde le plus différent de celui qu’elle venait de quitter, dans un monde pourtant à sa manière presque aussi belliqueux. On était au fort des intrigues molinistes, et madame de Noyon, sa tante, liée avec les Tencin, les Rohan, tenait