Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/142

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de madame de Noyon. Ces dames l’y vinrent voir durant toute une semaine, et il put jouir, à chaque pas, dans ses jardins et ses prairies, de l’ineffable partage d’un amant sensible qui fait les honneurs de l’hospitalité à ce qu’il aime. Quant à elle, la seule idée d’avoir dormi sous le même toit que lui, sous le toit de son ami, était sa plus grande fête et l’attendrissait à pleurer.

L’hiver, à Paris, multipliait les occasions naturelles de se voir, chez madame de Noyon et ailleurs ; leur vie put donc s’établir sans rien choquer. Les assiduités de M. de Murçay, même lorsqu’elles devinrent continuelles, changèrent peu de chose à la situation extérieure de madame de Pontivy. La plus prudente discrétion, il est vrai, ne cessait de régler leurs rap-