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Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/219

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elle vit, en rouvrant les yeux, Hervé près d’elle, comme s’il eût attendu son retour à la vie, et elle répondit à ce premier regard par un indéfinissable sourire. Il revint tous les jours suivants ; il ne demanda plus de lettres, et il n’en vint plus (du moins de cette main-là).


Un singulier et touchant concert tacite s’établit entre ces trois êtres. Nulle explication ne fut demandée ni donnée. La mère ne parla point en particulier à sa fille. Hervé, attentif et discret, vint, revint, et s’y trouva naturellement assis, chaque après-midi, pour de longues heures. Il apprécia, dès qu’il eut tourné son regard, ces deux personnes distinguées, si nobles vraiment. La faiblesse de Christel continuait ; la pâleur et le