Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/50

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terai que je crois, en effet, que, toutes les fois qu’une telle relation suffit aux êtres mis en présence, il est mieux de s’y tenir ; on gagne ainsi les années ; on élude les restes et les retours de jeunesse, et l’on se trouve avoir pour le déclin de la vie quelque chose d’uni, de doux, mélangé d’un certain regret qui ne va pas à la colère, attendri de certains souvenirs qui ne vont en aucun cas au remords. Pour les gens du monde à proprement parler, qui se sont connus un peu tard, le mieux sans doute est que ce soit ainsi, et je viens de voir un de ces exemples de trop près pour ne pas y applaudir.

Si j’osais être moraliste jusqu’à la dernière extrémité, j’ajouterais cependant que, dans de telles relations, l’homme ne peut être satisfait et se trouver heureux