Page:Sainte-Beuve - Le Clou d’or, 1921.djvu/66

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le galetas sous le plafond doré, le squelette sous tout ce qui le revêt. Qu’y faire ? Ceci m’est inséparable. Quant aux affections, de bonne heure j’ai souffert dans mes plus naturels sentiments, il y a eu dans mon enfance quelque chose qui m’a empoisonné la douceur du sentiment de famille. Depuis, j’ai eu l’absence, l’isolement au collège ; j’en ai tant souffert, que j’en serais mort si cela avait duré. Alors, j’ai compris qu’il fallait être philosophe et aussitôt j’ai hardiment porté la pierre infernale aux racines trop tendres de mes sentiments, j’ai brûlé, brûlé, j’ai en bonne partie détruit. Je ne sais pas tout à fait comment on abolit les sentiments ; mais je sais des recettes sûres pour les arrêter, les ravager en moi, les empoisonner. Ils ne servent qu’à troubler la vie. Vous