Mais où la retrouver, quand elle s’est perdue,
Celte humble foi du cœur, qu’un ange a suspendue
En palme à nos berceaux ;
Ou’une mère a nourrie en nous d’un zèle immense ;
Dont chaque jour un prêtre arrosait la semence
Aux bords des saints ruisseaux ?
Peut-elle refleurir lorsqu’à soufflé l’orage,
Et qu’en nos cœurs l’orgueil, debout, a dans sa rage
Mis le pied sur l’autel ?
On est bien faible alors, quand le malheur arrive,
Et la moit… faut-il donc que l’idée en survive
Au vœu d’être immortel !
J’ai vu mourir, hélas ! ma bonne vieille tante,
L’an dernier ^ ; sur son lit, sans voix et haletante,
Elle resta trois jours,
Et trépassa. J’étais près d’elle dans l’alcùve ;
J’étais près d’elle encor, quand sur sa tète chauve
Le linceul fit trois tours.
Le cercueil arriva, qu’on mesura de l’aune ;
J’étais là… puis, autour, des cierges brûlaient jaune
Des prêtres priaient bas ;
Mais en vain je voulais dire l’hymne dernière ;
Je n’ai pas la date de cette mort ; mais, on peut la placer, approximativciiiciit, en 1827. La tante de Sainte-Beuve était une sœur de son père, et se nommait -Marie-Thérèse. Elle avait près de 44 ans, étant née à Moreuil, le 13 octoljre 1750, lorsque, le 28 floréal an II (17 avril 1794), elle épousa, à Boulogne, où elle était domiciliée depuis six année.s, M. Jean-Baiitiste Cannier, veuf et âgé de OG ans. L’union ne fut pas longue. M. Carmiermom-ut le 19 messidor an 111(7 juillet 1795). Sa veuve en eut un douaire.