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À LA PRINCESSE

avec accroissement, s’il se peut, d’attachement et d’estime, une amitié précieuse. Mais en ce qui est du maître, il m’a aliéné personnellement… J’étais votre candidat, Princesse, c’est le sien que j’aurais dû être.

En ce qui est de notre ami[1], — du nom porté le dernier sur la liste, — je l’ai félicité et le félicite de tout cœur ; cette nomination, indépendamment du mérite, a un sens ; en raison de tout ce qui s’est passé depuis un an, elle est un gage, et marque approbation du passé et redoublement d’appui à l’avenir. C’est ainsi que l’a compris le public, — et l’escalier de service l’aura compris aussi.

J’écris à M. Renan votre gracieuse invitation. Je me remets de bon cœur à l’ouvrage et je prépare ma rentrée : ce léger effort et le froid m’ont obligé ces jours-ci à rester renfermé. Je prépare des vivres pour ma campagne d’hiver, et, malgré mes recueillements d’auteur occupé, je ne serai que plus gai et plus heureux, Princesse, les jours où j’aurai le bonheur de vous voir.

  1. Le comte de Nieuwerkerke.