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Page:Sainte-Beuve - Lettres à la princesse.djvu/176

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À LA PRINCESSE

Vous devinez pour qui : L…, au fond, est pauvre ; il n’écrit tant que parce qu’il a besoin de vivre de sa plume. Il se résignera, s’il le faut, à passer l’hiver à la campagne, pour s’épargner un déplacement toujours coûteux. Ce secret de bien des choses, il me l’a dit, et il l’a également confessé à vous, Princesse, en demandant votre appui.

Cet appui est pour arriver à être employé auprès de M. Walewski. Ma pensée sur L… est que c’est un garçon excellent, — pas légitimiste au fond, comme vous semblez le penser, Princesse : — il a seulement des goûts, des inclinations vers ce genre de littérature ; ce n’est chez lui que littérature, et nullement de la politique. Il peut donc, très-sincèrement, servir dans le régime ; il est un peu cousin de M. Rouher ; il est exubérant comme écrivain, mais spirituel, et cette exubérance, il l’a aussi dans le cœur : il est, je le crois, capable d’un surcroît de reconnaissance. Je l’éprouve moi-même, qui n’ai eu pour lui que des bontés très-mélangées.

Soyez-lui donc bonne et propice, vous la Notre-Dame de Saint-Gratien, qui savez propor-