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À LA PRINCESSE

Écrivez-vous vous-même, Princesse ? Avez-vous emporté avec vous ce petit cahier où vous jetez vos souvenirs comme ils viennent, et où vous pourrez plus d’une fois soulager votre âme quand vous la sentirez oppressée de quelque énormité trop odieuse dans le présent ? Il n’était que de commencer, et le plus fort est fait. Le fil se dévidera de lui-même.

Je suis bien languissant d’idées et bien nul de nouvelles : j’en voudrais avoir d’un peu vives et amusantes à vous raconter. Mais que puis-je en pareille matière ? Je ne puis, Princesse, que vous offrir des sentiments de reconnaissance, d’affection fidèle et de désir que ces deux mois d’Italie soient pour vous aussi remplis et aussi agréables qu’ils sont vides pour nous.

Daignez agréer, Princesse, l’expression bien sincère de mon respectueux attachement.


J’envoie à l’heureuse colonie impériale de Belgirate une poignée de souvenirs.