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LETTRES

qu’il a au Crédit foncier, pour une place (fût-elle moindre d’appointements) à la maison de l’empereur, et ce cousin n’est nullement concurrent de M. Mendès pour la place en question. M. T…, à qui j’ai dit ma note pour le maréchal[1], l’a trouvée juste et a ajouté qu’il la signerait.

Mais que de misères et de mystères pour une simple bonne action que votre bonté vous a suggérée, et que ces corridors et ces entre-sols de ministères renferment donc de méchantes allées et venues et d’intrigues

  1. Le maréchal Vaillant, à qui M. Sainte-Beuve avait adressé la note suivante :

    « J’apprends avec peine que M. Catulle Mendès est près d’être exclu de la bienveillance du maréchal pour un fait de jeunesse, remontant à six ans passés. Ce n’est point un fait de mœurs, c’est un fait de presse. Ce jeune homme a publié quelques vers trop libres, il a eu tort, mais est-ce un crime irrémissible et qui doive entacher sa vie ? Le maréchal, qui sait si bien son Horace, peut-il juger sévèrement et inexorablement un délit qui consiste à avoir fait une ode trop légère à vingt ans ? Lorsque M. Catulle Mendès fut condamné, je ne sais qui a dit : « Voilà ce que c’est que de s’appeler Catulle ! » Quoi ! ce maréchal si lettré n’aurait pas donné à Piron une place dans ses bureaux à cause de cette fameuse ode, péché de jeunesse ! Or, M. Mendès n’a rien fait de si grossier.

    « Je voudrais qu’il y eût en France un grand honnête homme