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À LA PRINCESSE

XXII


Ce 31 décembre 1862.

Quel joli cadeau, Princesse, que de bontés, et comment vous remercier de tant d’attentions aussi indulgentes qu’utiles ! L’écritoire-pendule est sur ma grande table et devant moi : elle m’avertira de l’heure à laquelle Votre Altesse a bien voulu honorer cette chambrette d’étude de sa présence. Les livres s’écarteront un peu et ne masqueront point mon petit monument de leur échafaudage. Mais je ne puis me retourner sans y voir un autre don, une image, — ni trop marcher dans mon petit chez moi, ni même m’y asseoir un peu doucement, sans m’apercevoir que j’ai affaire de tous côtés à des objets, — souvenirs de bonne grâce et d’ingénieuse indulgence. Que je voudrais savoir quelque chose qui vous plût un peu ! Je serai obligé de deviner. — Je voulais me donner, tous ces soirs, l’honneur de vous aller saluer ; mais des douleurs aux bras, une quasi-goutte m’a retenu. Je me dédommage ce soir.