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LETTRES

cris du cœur — du cœur d’autrefois, — que je me risquais à vous prier, en voulant bien les recevoir, de ne m’en point parler. C’était de ces anciennes Poésies intimes seulement qu’il s’agissait dans ma pensée. La prose est plus robuste et supporte la discussion, la poignée de main et même un léger coup de poing. Voilà mes principes en telle matière. — Soyez assez bonne pour m’excuser de ne vous avoir dit de vive voix, depuis l’autre mercredi, ce que je vous explique ici. Je ne savais comment débrouiller le quiproquo dont j’étais cause.

Ne me répondez pas, Princesse ; et sachez bien que tout de votre part sera pris par moi comme marque de bonté et d’indulgence ; vous m’avez appris à y compter, et vous daignez compter aussi sur mon respectueux et bien reconnaissant attachement.


XLI


Ce 6 avril.
Princesse,

Jeudi, je serai à vos ordres avec bien du plaisir. J’ai vu samedi chez lui Gavarni, il était