Page:Sainte-Beuve - Nouveaux Lundis, tome 4, 1872.djvu/461

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cupe en ce moment d’une notice biographique sur lui, princi (>a]ement au point de vue intime et religieux. « Dans l’article publié par vous, monsieur, dans le tome I des Causeries du Lundi sur le Père Lacordaire orateur, je lis ce qui suit à propos de la paix dont il jouit à Saint-S^ulpice : — «Je pourrais citer de lui l^-dessus des pages charmantes, poétiques, écrites pour un ami et placées dans un « livre où Ton ne s’aviserait guère de les démêler. » c Ce sont ces pages, monsieur, que j’aimerais à connaître et vous m’obligeriez beaucoup de mMndiquer le livre où elles 86 trouvent.

a Permettez-moi, monsieur, de siaisir cette occasion pour vous dire avec quel plaisir j’ai lu ces pages que vous avez consacrées au Père Lacordaire. Vous n’avez pas seulement jugé son talent avec cette sûreté de coup d’œil et d’analyse d^un maître, vous avez aussi apprécié son caractère avec une justice et une bienveillance qu’il n’a pas toujours rencontrée dans les écrivains de son camp.

« Veuillez agréer, etc.

a F. Bernard Cbogarnb,

« des Frères Prêcheurs. »

Je me suis empressé de répondre :

« Ce 25 janvier 1863.

« Monsieur et Révérend Père,

« J’ai en effet beaucoup connu le Père Lacordaire, surtout alors qu’il n’était qu^abbé et dès 4830 ou 4834. Il était tel que je l’ai décrit et représenté dans ce Portrait, modeste, éloquent dès qu’il parlait, et d’une ferveur qui se trahissait dans ses moindres paroles. Il était des plus liés alors avec M, de Lamennais et l’on ne songeait point encore à l’en distinguer par aucune nuance. Lorsque je fis le roman de Volupté, qui, au vrai, n’est pas précisément un roman et où j’ai mis le plus que j’ai pu de mon observation et même de mon expérience, j’avais eu cependant à inventer une con-