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Lundi 15 décembre 1862.


SALAMMBÔ,
PAR M. GUSTAVE FLAUBERT.

(suite.)


Le grand festin militaire, la grande orgie, a donc eu lieu. Salammbô s’est montrée ; elle aussi, d’un coup d’œil, elle a versé l’ivresse ; et voilà ces chefs ambitieux, avares ou cupides, qui vont être déterminés dans leur conduite future par l’amour que ce simple coup d’œil leur a mis au cœur. Cela est-il bien conforme au caractère présumé des chefs signalés par Polybe et au génie de ces guerres violentes ? — On obtient des Mercenaires, après ce festin, qu’ils sortent de Carthage moyennant une pièce d’or distribuée à chacun, et qu’ils aillent camper à Sicca, à quelques journées de la capitale. On assiste au détilé des troupes et à cette cohue