Page:Sainte-Beuve - Nouveaux Lundis, tome 8, 1885.djvu/500

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APPENDICE.
(se Rapporte A L’article Sur M. Taine, Page 76.)

Voici la lettre que j’ai reçue de l’un des anciens élèves de l’École normale, contemporain de MM. Taine, About, et qui se trouvait encore à l’École après la retraite de M. Dubois, directeur, et sous le régime mortifiant de M. Michelle.

La Flèche, le 5 juin I864.

— « J’ai lu avec une grande émotion votre très-vive et très— j îmture do l’École normale de 1849 à 1852. C’est.if ; u’r ; ode vraiment marquante dans son existence que ? rie ces trois années. Taine lisait Kant et Spinoza pour lisiraire et passait le reste de son temps à feuilleter ses camarades ; c’était son mot. About nous faisait de beaux contes pour rire, et dans fies moment ? graves étudiait Homère et la Bible, tout comme Bossuet. Les autres lisaient les journaux ou en faisaient, rimaient des chansons, dont quelques-unes sont restées populaires dans l’Université, lisaient Balzac, George Sand ou Proudhon. Nous étions rangés en deux camps, qui s’appelaient voltairiens et athées avec le même esprit de charité que les jeunes gens de l’autre révolution s’appelaient classiques et romantiques.

« Les exercices les plus pacifiques de l’École devenaient desanres de guerre aux mains des deux partis. La disser-