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Page:Sainte-Beuve - Nouveaux lundis, tome 11.djvu/68

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MAURICE COMTE DE SAXE. 65

drementfi mais il n’y avait d’autre héritiendu trône que lui, il n’avait que des sœurs, et la politique exigeait qu’il se remariàt sans retard et sans répit : à peine si on lui passait un deuil de six mois. On vit aussitôt circuler une liste de princesses disponibles et à marier. Une sœur de la défunte, une autre infante, était fort proposée par un parti influent : mais une telle union eût choqué la délicatesse publique ou même la religion du roi. Une princesse de Saxe, une fille d’Auguste III, fut incontinent insinuée et mise en avant, une première d’abord, puis, celle-ci s’étant trouvée déjà promise, une seconde, bien jeune, il est vrai, et qui n’avait pas encore ses quinze ans, la prin ; cesse Josèphe. Le comte de Loss, envoyé de Saxe à Paris, à qui ces bonnes idées vinrent coup sur coup, ne perdit pas un instant pour les produire, et à peine l’agrément obtenu de sa Cour, il en parla au marquis d’Argenson, notre ministre des Affaires étrangères. Il s’agissait de prévenir au plus tôt en faveur d’un si fieune choix et d’avoir des témoignages engageants. Loss usa d’un stratagème. Il fallait tracer un portrait flatteur de la princesse, un portrait vrai pourtant et à ne pas être démenti, »fait (Vaprès nature ; Pour le fournir lui-même, Loss n’avait pas assez présents ses souvenirs ; il n’avait vu la princesse Josephe qu’encore trop enfant. Écrire à Dresde et attendre une réponse eût demandé bien des jours, des semaines. Il s’adressa au comte de Vaulgrenant, précédemment ambassadeur de France à Dresde et qui, rappelé de ce poste, n’eût pas été fâché d’y retourner. M.-de VauIgrenant ne se 4.