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Lundi 7 avril 1862.


MÉMOIRES
de
L’IMPÉRATRICE CATHERINE II
ÉCRITS PAR ELLE-MÊME.
(suite.)




Il y eut pour le grand-duc, dans les années, qui précédèrent son avènement au trône (1745-1762), deux périodes distinctes : celle où il prenait sa femme pour confidente, où il la consultait et se laissait assez volontiers diriger par elle dans les affaires qui touchaient à la politique ; et un second temps durant lequel il s’émancipa, s’irrita et devint plus ennemi et plus menaçant de jour, en jour : mais en fait de ridicule et de puérilité grotesque et grossière, il me varia jamais. J’ai dit qu’entre autres amusements favoris, ce prince, âgé pour lors de vingt et un ans (1749), avait fait de ses chambres un chenil et qu’il y dressait une meute en criant comme