Page:Sainte-Beuve - Nouveaux lundis, tome 3.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Lundi 28 juillet 1862.


M. DE PONTMARTIN.
LES JEUDIS DE MADAME CHARBONNEAU.
première et deuxième édition[1]




Je croyais-en être quitte pour quelque temps avec M. de Pontmartin ; j’avais écrit sur lui et sur ses ouvrages, il y a peu de mois, un article développé, presque une étude ; elle était sérieuse, sévère dans sa sincérité, et l’éloge n’y venait qu’après le blâme. Il avait eu le bon goût d’en paraître, somme toute, satisfait, et j’avais été touché d’un procédé si rare. Mais j’étais loin du compte, et, au moment où j’estimais avoir fixé mon jugement et mes idées sur un talent et un esprit fait, cet esprit changeait de direction et allait se montrer sous un aspect tout nouveau. J’étais comme quelqu’un de ma connaissance qui s’était autrefois livré à

  1. Michel Lévy, rue Vivienne, 2 bis.