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Lundi 29 juin, — lundi 6 et mardi 7 juillet 1863.


M. LITTRÉ[1].




Le nom de M. Littré, qui depuis des années était en estime auprès des savants et de tous les hommes instruits, est devenu, grâce à une circonstance imprévue (son échec à l’Académie par suite de la dénonciation de l’évêque d’Orléans), des plus célèbres tout d’un coup et presque populaire. C’est le moment aussi où les premières livraisons de son Dictionnaire de la Langue française viennent mettre en lumière et répandre, à l’usage de tous, les trésors d’une érudition si longuement amassée. Je n’ai point attendu ces circonstances pour exprimer les sentiments de déférence et de respect qué m’a toujours inspirés l’auteur ; mais je profiterai du moment favorable pour parler de lui avec l’étendue qu’il mérite, pour caractériser quelques-uns

  1. M. Hachette m’a demandé dans le temps de réunir en brochure, sous le titre de Notice sur M. Littré, trois de mes articles du Constitutionnel, ce que j’ai fait, en les revoyant avec soin, en les corrigeant et en y ajoutant ; ç’a été toute une légère refonte. Je les donne ici, par exception, sous cette forme qui est, après tout, plus coulante et définitive.