Page:Sainte-Beuve - Nouveaux lundis, tome 5.djvu/444

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nus et qui ne peuvent se les représenter que si l’on donne au portrait toute sa précision. Nous essayerons de cette méthode à l’égard de notre ancien et fidèle collaborateur M. Magnin ; nous ne le ferons pas plus grand qu’il n’a été, mais nous le montrerons, autant qu’il nous sera possible, ’dans la juste et nette application de ses facultés de critique et dÏécrivain. Les services qu’il a rendus sont de deux sortes et de deux ordres ; la plupart se sont passés, se sont usés aussi, il faut le dire, au sein même de la génération dont il faisait partie, et ne sont pas sortis du temps et des circonstances où il a vécu. Il a été l’organe d’idées justes, neuves, opportunes le plus souvent, immédiates, qui ont eu leur effet au moment où elles se produisaient ; il a coopéré à l’éducation littéraire de son époque ; ces services de journaliste et d’écrivain de revue, si essentiels en eux-mêmes et si méritoires, sont depuis longtemps consommés et épuisés : nous, ses contemporains et ses amis, nous en avons mémoire et conscience, notre devoir est de les rappeler et de les mentionner ; mais nous ne saurions exiger des nouveaux venus dés’en former la même idée et d’en garder la même reconnaissance que nous. D’autres services de lui, d’autres travaux seront plus appréciés des générations instruites qui nous suivent : M. Magnin a défriché, l’un des premiers, avec infiniment de labeur et de patience, et avec un notable succès, des portions d’histoire littéraire ingrates et restées encore obscures ; les origines de notre comédie nationale lui doivent beaucoup ; il y a porté une curiosité d’examen, un intérêt 25.