cien ministre des affaires étrangères. Je ne puis supposer
que des motifs de rivalité personnelle eussent seuls suscité
cet antagonisme, qui devait, évidemment, être politique.
Or, quand M. Drouyn de Lhuys a-t-il jamais été aussi
affirmatif que M. Rouher pour le pouvoir du gouvernement
papal, contre les Romains et sans condition ?
Nous connaissons tous son intimité avec M. de La Valette,
qui a dignement su se retirer du ministère à la suite de
notre seconde expédition. M. Rouher, dans son attitude
générale, se donnait toujours pour un ami de l’Italie,
faisant bon marché du pouvoir temporel du pape dans
l’avenir.
Voici ce que M. Rouher disait, le 15 avril 186b, à la tribune :
« L’occupation indéfinie, c’est le problème ajourné ; » c’est le danger perpétué ; c’est l’agitation et l’espérance » continuées dans les sens les plus divers ; et c’est, au fond, » la possibilité d’une guerre et d’un redoutable conflit, si » des événements venaient encore attrister et compromettre » la sécurité de l’Europe. »
Que la mémoire des hommes d’Étal est courte ! Quels tristes enseignements ils donnent !
Chez M. Rouher, l’orateur trahit et découvre l’homme d’État ; celui-ci devrait être modéré, prudent, éviter des paroles et des engagements téméraires ; l’orateur, avant tout, avide d’applaudissements nécessaires à son existence ministérielle, ne connaît pas de mesure ; il s’emporte, se passionne, et, ne songeant qu’au succès du jour pour en-