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Le tome deuxième,

publié deux ans après le premier, en 1842

portait cette préface dans sa première édition.


L’indulgence extrême, avec laquelle on a bien voulu accueillir mon premier volume, m’a imposé de plus grands devoirs pour les suivants. Je ne comptais, je l’avoue, en publiant séparément le premier, que prendre date en cas de survenants et poursuivre ma rédaction première, tout entier à mon sujet demi obscur. L’attention si flatteuse, qu’on y a tout d’un coup portée de bien des endroits, m’a obligé de penser plus souvent au public nouveau qui intervenait, et qui avait aussi ses délicatesses particulières. On ne s’étonnera donc pas du retard involontaire que cette combinaison de soins m’a causé. Et puis dans tout sujet, même dans celui dont la base est le plus arrêtée, il est des détails imprévus qui se lèvent et qui prolongent ; il est comme des plis de terrain que de loin on n’apercevait pas, et qu’on met bien du temps à franchir. On m’excusera, j’espère, en voyant tout ce que j’ai dû parcourir en replis de cette sorte, et la richesse, la fertilité réelle du sujet n’en res-