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IV


Pascal ; sa famille ; ses origines. — Éducation sous son père. — Forme d’esprit ; vocation, — La trente-deuxième Proposition d’Euclide. — Poinçon de vérité. — Machine arithmétique. — Jacqueline, sœur de Pascal. — Elle fait des vers ; comédie d’enfants devant Richelieu. — Les Pascal à Rouen. — Expériences sur le Vide ; première prise avec les Jésuites. — Accident du père ; conversion de la famille. — Page de Jansénius à l’adresse de Pascal. — Maladie et infirmité.


Nous avons saisi Pascal du premier coup au sein de Port-Royal ; avant le Pascal même des Provinciales, celui des Pensées nous est brusquement apparu, il nous a pris dans son éloquence ; son duel ouvert avec Montaigne ne nous a pas permis d’interrompre ; et pourtant nous ne savons pas bien d’où il nous arrive, d’où il sort, qui nous l’a conduit. Il faut, comme au second ou au troisième chant des poèmes épiques, revenir sur nos pas et donner le récit.

La famille Pascal (ou Paschal) était une ancienne famille d’Auvergue comme celle des Arnauld, et d’elle aussi, à bon droit, on pouvait dire :

Alpibus Arvernis venîens mons altior ipse ;
Sortant des monts d’Auvergne et plus haute elle-même !

Provenue de ce commun berceau, et arrivée plus tard