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IX


Suite de Balzac. — Le Socrate chrétien. — Retz et Balzac. — Espèce de grandeur de celui-ci. — Jugements et témoignages. — De la rhétorique et de la poétique à Port-Royal. — De l’art et du goût dans l’ordre chrétien.


J’ai parlé de l’homme chez Balzac, de sa vie, de ses lettres. Cette clé donnée, ses autres écrits s’ouvrent d’eux-mêmes. Et, par exemple, rien de plus simple que de s’expliquer le Socrate chrétien, qu’une critique trop confiante et qui n’y serait pas arrivée, pour ainsi dire, à revers par ces hauteurs de Port-Royal, pourrait être tentée de prendre à la lettre et d’estimer plus profond qu’il ne l’est réellement.

Le Socrate chrétien est une suite de douze discours ou conférences supposées tenues en un cabinet par un personnage de sagesse et de piété, qui vient passer quelque temps dans le voisinage de l’auteur. Le cabinet où l’on se réunit a pour décoration un tableau de la Nativité, qui fournit un premier texte à ce Socrate, ou plutôt à cet Isocrate chrétien. Ce sont de pures déclamations où le rhéteur dit à chaque instant qu’il ne faut plus être rhéteur, et le dit avec redoublement de rhétorique : je