Page:Sainte-Beuve - Portraits contemporains, t1, 1869.djvu/249

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vous laissez aller ni à un premier, ni à un second mouvement.

« Mais si l’on a commis contre vous quelque injustice, commencez par bannir tout sentiment de haine de votre cœur, et puis, levant les mains et les yeux en haut, dites à votre Père qui est dans les cieux :

« Ô Père ! vous êtes le protecteur de l’innocent et de l’opprimé, car c’est votre amour qui a créé le monde, et c’est votre justice qui le gouverne.

« Vous voulez qu’elle règne sur la terre, et le méchant y oppose sa volonté mauvaise.

« C’est pourquoi nous avons résolu de combattre le méchant.

« Ô Père, donnez le conseil à notre esprit et la force à nos bras. »

« Quand vous aurez ainsi prié du fond de votre âme, combattez et ne craignez rien.

« Si d’abord la victoire paraît s’éloigner de vous, ce n’est qu’une épreuve, elle reviendra ; car votre sang sera comme le sang d’Abel égorgé par Caïn, et votre mort comme celle des martyrs. »

Au chapitre vii, je recommande la parabole de l’homme qui trouve moyen d’augmenter successivement le travail du peuple tout en diminuant progressivement les salaires. Quand le Saint-Simonisme, dans sa brusque apparition, n’aurait eu d’autre effet que d’inspirer à des intelligences chrétiennes cette émulation d’inquiétude et de recherche à l’article des souffrances profondes, nées de l’excès industriel, il n’aurait point passé sans fruit pour le monde.