Prends les ailes de la colombe,
Prends, disais-je à mon âme, et fuis dans les déserts[2].
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Il y a de vilains vers de lui sur Marie-Antoinette ; on ne les a pas compris dans ses œuvres. Ils parurent en brochure vers l’an III ; on y lit :
Oh ! que Vienne aux Français fit un présent funeste !
Toi qui de la Discorde allumas le flambeau,
Reine que nous donna la colère céleste,
Que la foudre n’a-t-elle embrasé ton berceau !Les suivants, pires encore, sont trop atroces pour que je les transcrive. Le jour où le roi lui avait accordé une pension, il avait pourtant fait un quatrain de remercîment qui finissait ainsi :
Larmes, que n’avait pu m’arracher le malheur,
Coulez pour la reconnaissance !Une strophe de lui préluda à la violation des tombes de Saint-Denis et sembla directement la provoquer.Purgeons le sol des patriotes,
Par les rois encore infecté :
La terre de la liberté
Rejette les os des despotes.
De ces monstres divinisés
Que tous les cercueils soient brisés !
Que leur mémoire soit flétrie !
Et qu’avec leurs mânes errants
Sortent du sein de la patrie
Les cadavres de ces tyrans !Tandis que Le Brun écrivait ces horreurs en 93, David ne craignait pas de peindre Marat. Ces Rois de la lyre et du savant pinceau, qu’avait chantés André Chénier, étaient tous deux apostats de cette amitié sainte. - ↑ De religion à proprement parler, et de rien qui y ressemble, Le Brun en avait même moins qu’il ne convenait à son temps. Il était là-dessus aussi sec et net que Volney. On lit en marge d’une édition de La Fontaine annotée par lui, à propos du poëme de la Captivité de saint Malc : « Ce petit poëme, quoique le sujet en soit pieux, est rempli d’intérêt, de vers heureux et de beautés neuves. »