devine pas dans le tabernacle ces chérubins de bois d’olivier, hauts de dix coudées, qui enveloppent l’arche de leurs ailes. La scène se passe sous un péristyle grec un peu nu, et je me sens déjà moins disposé à admettre le sacrifice de sang et l’immolation par le couteau sacré, que si le poëte m’avait transporté dans ce temple colossal où Salomon, le premier jour, égorgea pour hosties pacifiques vingt-deux mille bœufs et cent vingt mille brebis. Des reproches analogues peuvent s’adresser aux caractères et aux discours des personnages. L’idolâtrie monstrueuse de Tyr et de Sidon devait être opposée au culte de Jéhovah dans la personne de Mathan, qui, sans cela, n’est qu’un mauvais prêtre, débitant d’abstraites maximes ; j’aurais voulu entrevoir, grâce à lui, ces temples impurs de Baal,
… Où siégeaient, sur de riches carreaux,
Cent idoles de jaspe aux têtes de taureaux ;
… …
Où, sans lever jamais leurs têtes colossales,
Veillaient, assis en cercle et se regardant tous,
Des dieux d’airain posant leurs mains sur leurs genoux.
Ne descendez-vous pas de ces fameux lévites
Qui, lorsqu’au dieu du Nil le volage Israël
Rendit dans le désert un culte criminel,