En 1814, au Sénat, il signa la déchéance, mais ce ne fut qu’avec une vive émotion, et en prenant beaucoup sur lui ; il fallut que M. de Talleyrand le tînt quelque temps à part, et, par les raisons de salut public, le décidât. On l’a accusé, je ne sais sur quel fondement, d’avoir rédigé l’acte même de déchéance, et je n’en crois rien[1]. Mais il n’en est peut-être pas ainsi d’autres actes importants et mémorables d’alors, sous lesquels il y aurait lieu à meilleur droit, et sans avoir besoin d’apologie, d’entrevoir la plume de M. de Fontanes. Cela se conçoit : il était connu par sa propriété de plume et sa mesure ; on s’adressait à lui presque nécessairement, et il rendait à la politique, dans cette crise, des services de littérateur, services anonymes, inoffensifs, désintéressés, et auxquels il n’attachait lui-même aucune importance. Mais voici à ce propos une vieille histoire.
On était en 1778 ; deux beaux-esprits qui voulaient percer,
- ↑ On croit savoir, au contraire, que la rédaction de cet acte est de Lambrechts.