Page:Sainte-Beuve - Souvenirs et Indiscrétions, 1880.djvu/23

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spiré des Poésies, — des Élégies, — à l’ombre d’une vie intime et douce. De ses voyages dans des villes de France (Bourges, Châteauroux, Troyes, sans nommer Boulogne, sa ville natale), il avait gardé le souvenir et le culte de certains noms de familles où il avait trouvé et où il comptait toujours de charmants amis fidèles et sûrs. À l’étranger, en Belgique et à Lausanne, il aimait à se rappeler également les personnes dont il visitait la demeure le soir.

« Je faisais une lieue à pied, la nuit, dans la neige, disait-il, pour aller visiter des amis qui demeuraient près de Liège à la campagne. »

Et, sans aller si loin, pour prouver en effet de quelle sollicitude il entourait ses amis et ses proches, et se les attachait en même temps[1],

  1. Je donnerai ici deux lettres de lui à moi adressées, la première de Compiègne :

    « (Ce mardi 8 décembre 1863), — Cher ami, me voilà installé. Dans huit jours, je serai à la veille de vous revoir. Mon effort d’imaginative, et tout mon labeur, consistent ici à glaner çà et là une remarque de Vau-