Page:Sainte-Marthe - La poésie françoise de Charles de Saincte-Marthe, 1540.pdf/187

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Ne puis avoir aultre contentement,
Que par sa Mort, une Mort, qui m’est seure,
Prenant santé de la mesme morsure.

Tu sçays, Seigneur (car ainsi l'as permis)

L'amour qui s'est dedans nos deux cueurs mis,
Amour louable, Amour sainct et honneste,
Et Amour tel, que ton vueil admonneste.
Et d'aultant donc qu’est sans corruption,
Permets (Seigneur) que nostre intention,
Qui du tout est à ton vouloir rengée.
Soit (par ta Grace) à ses fins dirigée,
Et que puissions des tiens nous advouer,

Magnifier ton sainct Nom, et louer.
Pren donc (Seigneur) pitié de ceste Dame,

Que tu cognois t’aymer dedans son Ame.
Pren en pitié, ainsi qu’elle prétend,
Qu’aura de toy la santé, qu’elle attend.
A ceste fin, que bien saine rendue,
Et de danger, par ta main, deffendue,
Te remercye, en te faisant honneur,

T'ayant cogneu si liberal donneur.
Mais (ò Seigneur) nostre vueil voulons estre

Subject au tien, comme Escholliers au Maistre,
Nous ne voulons avoir ce que nous plaist,
Sinon qu’aultant en rien ne te desplaist,
La fille aussi, veult la volunté sienne,

Totalement estre joincte à tienne,