Page:Sainte-Marthe - La poésie françoise de Charles de Saincte-Marthe, 1540.pdf/233

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En ce temps la qu'on me fist telle oultrance,

Chascun craignoit pour moy parler au Prince,
Ceste Princesse, en print bien la Province:
Disant, qu’avoys (comme on m'a recité)
Le bruit et pris, de l’Université.
De ce, me sens à elle tant tenu,
Comme si j’eusse aulcun bien obtenu
De ce hault Roy, de Vertu décoré,
L'esprit duquel (j'en suis bien asseuré)
Si l'on souffroit ce divin Art entendre,
Il passeroit en sçavoir Alexandre:
Car il est Prince, en tout cas si perfaict,

Qu'onques un tel la Nature n'a fait.
Pour revenir donques à mon propos,

Si la Princesse a heu Cueur tant dispos,
D'avant le Roy tant bien me soubstenir:
Je te requiers, celà de moy tenir,
Qu'en delaissant dorenavant tels mettres,
Prennes plaisir retourner à tes lettres,
En advanceant ces langues en practique,

Desquelle as si bonne theorique.
En ce faisant, honneur tu gaigneras,

A la Princesse aussi, plus complairas,
Et au Seigneur, qui pour orner le Monde,
Veult, qu’un chascun tant seulement se fonde.
Et tienne ferme, à la vacation,

A laquelle, a son inclination.