Page:Sainte-Marthe - La poésie françoise de Charles de Saincte-Marthe, 1540.pdf/239

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Bien peu nous sert, en ce manoir terrestre,
Vivre mortel, sans attente de Vie :
Vivre n’est point, seulement en terre estre,
De qui le Nom d’eternité devie
Ò fille heureuse, en qui jà est ravie
L’Ame du Cueur, par un mesme party :
Ton Nom, en los Celeste converty,
À du tendu, par Chasteté, sa pause.
Celuy, auquel ton Cueur as departy,
Par ses escripts eternité te cause.


Le Chevalier Grenet, sur la
Poesie de S. Marthe.


Le vray Poete, à deux conditions
En ses escripts, par lesquels il est rare :
C'est, de n’user de maledictions,
Qui monstrent bien que de meurs est Barbare,
Puis de n’avoir invention, avare
Sur le desir de la Concupiscence.
Avec ses deux, une grave Science,
Rend le Poete entierement facund.
Si nous voulons les escripts fonder en ce,
En France n’à Saincte Marthe second.


Fin du Livre de ses Amys.