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LES REINES DU JOUR.



Air d’Aristipe.


Fières beautés, qu’une troupe idolâtre
Couvre de fleurs, de diamants et d’or,
Rappelez-vous votre premier théâtre,
L’humble foyer d’où vous prîtes l’essor…
Rappelez-vous ce temps de votre enfance,
Où la misère, assise à votre seuil,
Quêtait pour vous le pain de l’indigence,
Reines du jour, abaissez votre orgueil !

Le gai printemps qui voit poindre la rose,
Qui fait rêver et palpiter le cœur,
Est la saison où, fleur à peine éclose,
La jeune fille est belle de candeur…
Mais votre cœur rêvait une chimère,
Vous avez fui sans craindre maint écueil,
Et sans songer aux larmes d’une mère !
Reines du jour, abaissez votre orgueil !