Page:Salluste, Dotteville - Traduction de Salluste.djvu/172

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à la gloire de son Royaume. Il vint ensuite à réfléchir sur sa vieillesse, & sur l’âge encore tendre de ses enfants, tandis que Jugurtha, dont la gloire croifloit de jour en jour, étoit presque formé. Il en conçut les plus vives inquiétudes. Il considéroit avec effroi, l’avidité de l’homme pour commander, & la pente qui l’entraîne vers l’objet de sa passion. Son âge & celui de ses enfants offroient à Jugurtha une occasion capable de faire succomber les moins ambitieux[1]. Ce Prince étoit fort chéri des Numides. Se défaire secrétement de lui, c’étoit s’exposer à une sédition ou à une guerre civile.

VII Dans cet embarras, comme il connoissoit son

  1. « Ces termes . . . peuvent être un objet de critique. Salluste dit, mediocres viros, & un de ses Commentateurs, hominees non cupidissimi, neque tamen abjecti planè animi. Or, les moins ambitieux sont, ce semble, au dessous de cette médiocrité ; on pouvoit mettre ceux même qui n’auroient qu’une ambition commune. (Journal de Trévoux, p. 974.)