Page:Salluste, Dotteville - Traduction de Salluste.djvu/197

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vengerai-je ? Je ne puis me défendre moi-même. Chercherai-je à rentrer dans mes Etats ? Ma propre destinée dépend d’un secours étranger. Plût aux Dieux que je pusse honorablement terminer mon sort par une mort volontaire, & que ce ne fût pas autoriser les mépris de Jugurtha, que de le laisser triompher de son crime ! Il ne m’est plus possible de supporter la vie, & je ne puis me donner la mort, sans me déshonorer. Je vous conjure donc, Peres Conscripts, par vous-mêmes, par vos Ancêtres, par vos enfants, par la majesté du nom Romain, de secourir un Prince infortuné. Arrêtez l’Injustice ; ne souffrez pas que le Royaume de Numidie, qui est à vous, soit souillé par des attentats inouis, & par la destruction de toute notre Maison ».

XV Quand le Roi eut cessé de parler, les Ambassadeurs de Jugurtha, qui comptoient bien plus sur leurs présents, que sur la justice de leur cause, repliquerent en peu de mots : Que c’étoient les Numides qui avoient tué Hiempsal à cause de sa cruauté : qu’Adherbal avoit de lui-même attaqué Jugurtha ; qu’il venoit se plaindre, après avoir été défait,