Page:Salluste, Dotteville - Traduction de Salluste.djvu/253

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l’orgueil & la mollesse, enfants de la prospérité, s’introduisirent parmi eux. Le repos & le loisir qu’on avoit souhaités dans l’adversité, devinrent plus intolérables qu’elle. La Noblesse & le Peuple ne mesurerent plus que sur leur caprice, l’une, les droits de sa prééminence ; l’autre, ceux de sa liberté. Chacun voulut tirer à soi, envahir, empiéter, usurper. Tout étant divisé entr’eux, la République, qui se trouvoit comme au milieu, fut déchirée. La faction des Nobles mieux d’accord, avoit plus de puissance. Les forces du Peuple, désunies & dispersées dans une si grande multitude, avoient moins d’effet. Un petit nombre de Nobles gouvernoient à leur gré, tant au dedans qu’au déhors, & disposoient seuls du trésor public, des Gouvernements, des Magistratures, des honneurs & du triomphe. Les Généraux partageoient