Page:Salluste, Jules César, C. Velléius Paterculus et A. Florus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/146

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suis révolu siifflse h raa tonsidéralioii et même à nia sûreté, je n’ai pas rintenlion de séparer mes intérêts des vôtres ; et la liberté avec ses périls m’a semblé préférable "a la paix dans Tesciavage. Si vous pensez comme moi, levez-vous, Romains, et aveele secours des dieux , suivez M. jEmilius, votre consul, voire chef, qui veut vous meucr reconquérir la liberté.

DISCOURS DE L. PHILIPPE CONTRE LÉPIDUS (5).

Cette harangue ne fut pas prnr.ouct’e inimcdiatement après celle qui précède. 11 faut la rapporter à l’époque où Catulus, consul avec Lépidus, s’opposait de toutes ses fdfces aii entreprises do ce dernier, et où le sénat leur avait r.rilonné à tous les deux de se rendre au plus tôt fheeun dans sa province, après avoir pris d’eux le serment de ne pas se faire la guerre l’un à l’aulre. ÎSéanmoins , i.épidus élait allé en Élrurie, et, après y avoir compose une armés des débris de la faciion de Marius, s’était avancé jusque sous les murs de Home. Repoussé par Catulus et Pompée, il était retourné en Elrurie où il avait levé d’autres troupes, et se préparait de nouveau il marcher sur Rome en demandant un second consulat. C’est alors (en 677, Tcrs la fin de janvier) (|uc L. Philippe aurait prolioncé ia harangue qu’on va lire. Lu sénalus-consuUe fut rédigé conformément à son avis. Catulus, alors proconful, allaiiua Lépidus eu Elrurie ; et celui-ci, vaincu, se réfugia en Sardaigne où il mourut.

Je voudrais avant tout, pères conscrits, voir la république tranquille, ou du moins, dans ses périls, les plus braves citoyens courir h sa défense ; je viiulrais voir les entreprises coupables tourner contre leurs auteurs. Mais, loin de là, tout est en proie à des séditions qu’ont excitées ceux l’a même qui devaient le pins les cmpijelier ; et, ce qui est le coiiible, c’est que les liiwumes vertueux et sages soat forcés d’exécuter les mesures prises par USTE.

les plus détestables insensés. Ainsi, malgré votre éloigiiemeut pour la guerre, il vous faut cependant prendre les armes, parce que tel est le bon plaisir de Li’pidus ; à moins que, par hasard , on ne soit disposé à lui laisser !a paix en lui permeltant la guerre. Grands dicnx, qui gouvernez encore celte ville, mais qui avez cessé de veiller sur elle (6)1 quoi ! M. ^milius, le dernier des scélérats, lui dont on ne saurait dire s’il rst plus lâche que méchant , est à la tète d’une armée pour opprimer la liberté ; de méprisé qu’il élait, il est devenu redoutable : et vous, sénateurs, contents de murmurer et de flotter irrésolus, pleins de confiance dans les paroles et les prédictions des augures, vous aimez mieux souhaiter la paix que la défendre ; et vous ne voyez pas (]ue la mollesse de vos décrets vous fait perdre toute dignité et à lui toute crainte. Au reste cela est juste ; puisque ses rapines lui ont valu le consulat, et la sédition une province avec une armée, qu’aurait-il gagné h vous bien servir , lui dont vous avez si bien récompensé les crimes (7) ?

Mais, sans doute, ceux qni, jusqu’à la fin, n’ont fait que voter des ambassades, la paix, la concorde , et autres choses semblables , auront trouvé grâce devant lui ? Loin de là , il les méprise, ne les juge pas dignes d’être des hommes publics , et ne voit en eux qu’uue proie, parce qu’ils redemandent la paix aussi lâchement qu’ils l’ont perdue.

Pour moi , dès l’origine , voyant l’Etruric soulevée, ses proscrits rappelés, et la république dévorée par de folles largesses, je pensais qu’il fallait se hâter , et je suivis avec un petit nombre l’avis de Catulus. Au reste , ceux qui vantaient les services do la famille Émilienne, et qui prétendaieut que le peuple romain devait son agrandissement à la clémence, disaient aussi que Lépidus