Page:Salluste, Jules César, C. Velléius Paterculus et A. Florus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/529

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C. Fundanius, chevalier romain, passa du camp ennemi dans le nôtre.

XII. Le lendemain, notre cavalerie prit deux soldats d’une légion du pays. Ils se disaient esclaves ; mais à leur arrivée au camp ils furent reconnus par quelques soldats qui avaient servi dans l’armée de Fabius et Pédius, et qui avaient quitté Trébonius : ils ne purent obtenir grâce ; nos soldats les massacrèrent. Le même jour on prit aussi les messagers qui allaient de Cordoue vers Pompée, et qui, par imprudence, étaient tombés dans notre camp : on les renvoya les mains coupées. À la seconde veille, les assiégés, selon leur coutume, nous lancèrent pendant longtemps une grande quantité de feux et de traits, et ils nous blessèrent beaucoup de monde. À la pointe du jour, ils firent une sortie sur la sixième légion, alors occupée aux travaux, et se battirent d’abord avec acharnement ; mais ils furent repoussés par les nôtres, quoiqu’ils eussent l’avantage du terrain. Malgré la vigueur de leur sortie, et bien que nous fussions obligés de combattre de bas en haut, nos soldats les forcèrent de rentrer dans la ville après les avoir fort maltraités.

XIII. Le jour suivant, Pompée fit tirer un retranchement depuis son camp jusqu’à la rivière de Salsum. Quelques-uns de nos cavaliers, qui étaient de garde, ayant été aperçus par un parti nombreux des ennemis, furent chassés de leur poste et eurent trois hommes de tués. Le même jour A. Valgius, fils de sénateur, qui avait son frère dans le camp de Pompée, monta à cheval et s’enfuit sans rien emporter de son bagage. Un éclaireur de la seconde légion de Pompée fut pris par les soldats et tué. Vers le même temps on lança de la ville une espèce de boulet portant cette inscription : « Le jour où vous devrez prendre la ville, vous verrez un bouclier sur le rempart. » Dans cette confiance, quelques-uns des nôtres, se flattant d’escalader les murs sans risque et de se rendre maîtres de la place, commencèrent le lendemain à les saper, et jetèrent bas une grande partie de l’avant-mur ; mais ayant voulu monter à l’assaut, ils furent pris (7). Alors les habitants leur donnèrent les mêmes soins que s’ils eussent été des leurs, et offrirent de les rendre, si on voulait en même temps laisser sortir les légionnaires de Pompée préposés à la garde de la ville. Mais César répondit que sa coutume était de dicter les conditions et non de les recevoir. Cette réponse leur ayant été rapportée, ils poussèrent de grands cris, se montrèrent armés tout le long du rempart et nous lancèrent une grêle de traits : ce qui fut cause que beaucoup des nôtres crurent que les assiégés feraient ce jour-là une sortie. En conséquence, on donna un assaut général, et, pendant quelque temps, le combat fut très vif. Un coup, parti d’une de nos balistes, renversa une tour avec cinq hommes, et un enfant chargé d’observer notre machine.

XIV. Quelque temps après, Pompée fit construire un fort au-delà de la rivière de Salsum, sans en être empêché par nous. Abusé par ce succès, il se vanta d’avoir placé un poste presque