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NOTICE : SUR C. VELLEIUS PATEUCULUS.

n’est-il pas difficile d'y répondre, et la réflexion que fait à cet égard M. Charpenlier, dans ses Études latine, peut servir, sinon à l'absoudre entièrement, du moins à l’excuser : « Historien sincère et impartial, dit-il, Velléius a cependant flatté Auguste et Livie, mais surtout Séjan et Tibère. Comblé des bienfaits de Tibère, la reconnaissance l’aveuglait-elle ? était-ce en lui bassesse ou bonne foi ? on ne saurait le dire : il est juste seulement d’observer que quand Velléius écrivait, Tibère. tremblant sous le génie de Sejan , ne s’était pas révélé tout entier. » En effet, Velléius n’a point connu Tibère, comme Suétone et Tacite l’ont connu plus tard; il n’a jugé que la moitié de sa vie, et, pour ainsi dire, la joyeuse entrée de son règne. Il n’a vu ni les cruautés ni les débauches de son effroyable vieillesse. Tibère, comme on sait, le lit mourir assez à temps pour lui en épargner le spectacle. Pour ce qui est de Séjan, d’Anguste et de Livie, nous ne savons si c’est un tort bien grave de les avoir loués

Ce que nous connaissons le mieux de la vie de Séjan, c’est sa ruine : de celle de Livie , c’est qu’elle était femme d’Auguste, et mère de Tibère. Quant à Auguste, plusieurs grands hommes, tant anciens que modernes, l’ont plus ou moins loué, sans encourir le reproche de bassesse. Balzac l’a plus exalté que personne. Qui a jamais pensé à lui faire un crime de ses éloges ? Il est vrai qu’il n’avait nul intérêt à flatter un prince mort; mais si les louanges qu'il lui donne sont justes au fond, Velléius serait-il un vil flatteur pour avoir tenu le même langage dix-sept siècles au paravant ?

Nous n’avons rien à dire de la traduction nouvelle que nous offrons au public. Pour l’intelligence du texte, nous avons naturellement profité des utiles travaux de nos devanciers. Quant à la manière de traduire, nous avons cherché surtout à donner une version correcte et française, sans préjudice de l’exactitude imposée à tout traducteur. On jugera si nous avons réussi.