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Page:Salluste, Jules César, C. Velléius Paterculus et A. Florus - Œuvres complètes, Nisard.djvu/721

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Sarmates nous envoyer des ambassadeurs pour nous demander notre amitié ; et les Sères et les Indiens, qui habitent sous le Soleil même, nous apporter des perles et des diamants, et ajouter à ces dons des éléphants, qu’ils avaient traînés avec eux. Ils faisaient surtout valoir la longueur de leur voyage, qu’ils avaient mis quatre ans à achever. La couleur seule de ces hommes annonçait qu’ils venaient d’un autre hémisphère. Enfin les Parthes, comme s’ils se fussent repentis de leur victoire, rapportèrent d’eux-mêmes les étendards pris dans la défaite de Crassus.

Ainsi tout le genre humain fut réuni par une paix ou une alliance universelle et durable ; et César Auguste osa enfin, sept cents ans après la fondation de Rome, fermer le temple de Janus au double front ; cérémonie qui n’avait eu lieu que deux fois avant lui, sous le roi Numa, et après notre première victoire sur Carthage. Tournant désormais ses soins vers la paix, il réprima, par un grand nombre de lois sages et sévères, un siècle enclin à tous les vices et porté à la mollesse. Pour prix de tant de grandes actions, il fut proclamé Dictateur perpétuel et Père de la patrie. On délibéra même dans le sénat si, pour avoir fondé l’empire, il ne serait pas appelé Romulus ; mais le nom d’Auguste, jugé plus saint et plus vénérable, fut préféré comme un titre qui devait, pendant son séjour sur la terre, le consacrer d’avance à l’immortalité.