me ; elle donne à tout le mouvement & la Loi, & elle ne la reçoit point[1]. C’eft ce qui fait qu’on doit être encore plus frappé de l’étrange perverſité de ceux qui paſſent leur vie dans le luxe & la molleſſe, & s’adonnent uniquement aux plaiſirs du corps, pendant qu’ils laiſſent leur eſprit, la meilleure & la principale partie de leur être, ſans culture & dans l’inaction, ayant ſur-tout tant de moyens diff érents de l’exercer, & de s’acquérir la plus ſolide gloire.
III. Au reft e, je crois qu’il faut aujourd’hui en retrancher les Magift ratures, les commandements
- ↑ Salluft e parle ici conformément au ſyft ême des Philoſophes, qui croyoient que notre ame étoit une portion de la Divinité, s’uniſſoit à nous au moment de notre naiſſance, & s’en dégageoit à la mort :
……Deum namque ire per omnes ;
Terraſque, tractuſque maris, Cœlumque profundum ;
Hinc pecudes, armenta, viros, genus omne ferarum,
Quemque ſibi tenues naſcentem arceſſere vitas.
Scilicet huc reddi deinde, ac reſoluta referri
Omnia ; nec morti eſſe locum ; ſed viva volare
Sideris in numerum, atque alto ſuccedere Cœlo.(Virg. Georg. Libr. 4.)