Page:Salluste - Traduction de Jean-Henri Dotteville, 1775, 4e édition.djvu/296

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hir[1], parce qu’il étoit ſon plus intime Conf‍ident. Le Conſul l’engage d’abord, à force de promeſſes, à une entrevue ſecrete ; enſuite il lui aſſure l’impunité & la libre poſſeſſion de tous ſes biens, s’il lui livre le Roi mort ou vif. Il n’eut pas de peine à perſuader ce Numide, naturellement perf‍ide, & qui craignoit que ſon ſupplice ne fût une des conditions de la paix, ſi elle venoit à ſe faire.

LXII. Le Roi, dévoré d’inquiétudes, déploroit ſa ſituation. Bomilcar ſaiſiſſant cette occaſion, le conjure, en pleurant, d’aſſurer enf‍in ſon repos, celui de ſes enfants & de toute une Nation qui l’a toujours bien ſervi. Il lui repréſente qu’il a été vaincu dans tous les combats ; que ſes campagnes ſont ravagées ; que la plupart des ſiens ſont tués ou captifs ;

  1. Il n’eſ‍t jamais de l’intérêt, même temporel, d’un Prince, de corrompre la droiture de ſes ſujets. Jugurtha, pour perdre Maſſiva, fait de Bomilcar un lâche aſſaſſin ; Bomilcar, à ſon tour, trahit ſon Maître, ſi-tôt qu’il croit pouvoir en retirer quelque avantage.