d’innombrables travaux, & au milieu des dangers. Mes diſcours ſont dénués d’ornemens ; je m’en embarraſſe peu ; la vertu brille aſſez d’elle-même. C’eſt à eux qu’il convient de recourir aux artifi ces de l’éloquence ; ils en ont beſoin pour pallier leurs crimes. Je n’ai pas étudié non plus les Lettres Grecques ; je ne m’en ſuis pas ſoucié. Je voyois que ceux même qui les ont enſeignées, n’en ont pas été meilleurs[1]. Ce que j’ai appris, & qui eſt bien plus utile à la République, c’eſt à frapper l’ennemi, à veiller à mon poſt e, à ne craindre que l’infamie, à ſouff rir les rigueurs des ſaiſons, à n’avoir point d’autre lit que la terre, & à ſupporter en même temps la fatigue & la pauvreté. Ce ſont là les inſt ructions que je donnerai à mes Soldats ; je
- ↑ Ad virtutem nihil profuerunt. Il parle des Grecs, qui, malgré toute leur ſcience, ont été vaincus par les Romains ; car Marius, par Virtus, entend principalement la Vertu militaire.