AVERTISSEMENT.
Dans tous les temps les hommes ont cherché
à nous éloigner de l’étude et de la culture
des beaux arts ; mais aujourd’hui cette
opinion est devenue plus que jamais une
espèce de mode. Dans quelque endroit qu’on
aille, de quelque côté qu’on se tourne, on
a l’oreille fatiguée par les discussions qui
s’élèvent à ce sujet, dans lesquelles, suivant
l’usage, l’esprit de parti agit plus que le
raisonnement. J’ai long-temps résisté au désir
de répondre à ces sortes d’attaques, m’imaginant
que, dans un siècle aussi éclairé que
le nôtre, elles ne pouvoient avoir aucune
suite ; mais, lasse de voir toujours les femmes
en butte à des plaisanteries qui trop souvent se
changent en sophismes, je me décide enfin à
prendre la défense de mon sexe. J’ai eu pour
objet, dans cette épître, que j’adresse aux
femmes, de soutenir leurs droits sans nuire à
ceux des hommes. Si malgré cela il en est
quelques uns qui se formalisent de la ma-