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quand chez lui dans son propre pays, on l’oblige de rentrer chez lui à huit heures du soir ; tandis que les étrangers peuvent librement circuler toute la nuit. Parlant de la faveur qu’on accorde aux gens de mauvaise vie, je citerai le fait suivant qui est arrivé en 1852.

Un propriétaire étranger avait fait un marché avec les indigènes d’un district pour la livraison de leurs oranges ; il envoya un navire pour les prendre, mais les habitans ne pouvaient pas livrer la quantité pour laquelle ils s’étaient engagés. En conséquence, le propriétaire leur demanda le remboursement en argent de la quantité qui manquait. Cette demande était des plus généreuses de sa part, attendu qu’il avait le droit de demander non seulement le remboursement, mais encore des dommages intérêts.

Les habitants reconnaissant sa générosité, accueillirent sa demande avec empressement. Peu de temps après, un officier, attaché à la maison militaire du gouverneur, passa dans le district, et sa visite fut suivie par l’envoi d’une plainte, Soi disant, signée des indigènes notables, demandant la mise en jugement du propriétaire, comme s’étant servi de